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Vaillant est un titre mythique dans la BD francaise.
En 1944, le parti communiste francais sort de la clandestinite. Sa participation a la resistance contre l'occupant lui a donne la legitimite, et sa place dans le paysage politique francais. Il faut maintenant construire la paix.
Pour Le Conseil national de la résistance, la presse de l'apres guerre doit etre controlee par les mouvements issus de la Resistance. Le papier est d'ailleurs encore rationne, il n'est pas attribue a n'importe qui. Les communistes lancent donc leur propre presse, dont un magazine " Jeune patriote " qui s'ouvre a la bandes dessinees. En 1945, il prend le nom de Vaillant et va publier des bandes comme " Fifi, gars du maquis "
" Fifi, gars du maquis " (Michel Debonne - Auguste Liquois), " Biquet et son chien Plouf " (Mat), "les Pionniers de l'Espérance" (Roger Lecureux et Raymond Poivet), Placid et Muzo (Arnal), Bob Mallard (d'Henri Bourdens et Remy Bourles), Nasdine Hodjda (Roger Lecureux et Rene Bastard) ,Yves le Loup (Jean Ollivier et René Bastard), Arthur le fantôme justicier (Jean Cezard), la Pension Radicelle (Eugene Gire).)
Vaillant est vendu par les militants au coin des rues, en meme temps que l'Humanite Dimanche. Ces ventes rapportent aux organisations de base du PC : les " cellules ". Mais pour faire progresser le journal, il faut le distribuer en kiosque.
Pif, Le petit chien du catalan Arnal, publie dans le journal l'humanite pour remplacer Felix le chat (trop americain) vient s'installer dans les pages du magazine et finit par s'imposer comme sa mascotte. Le journal grossit, de 12 pages il passera petit a petit a 48 pages avec un nouveau nom : Vaillant, le journal de Pif.
Puis Pif en 1965 La ligne du journal est claire : proposer des bandes dessinees de qualite, de tout genres - western - aventures - SF. Les heros sont progressistes, privilegient le comportement collectifs et surtout sont rationalistes, contrairement aux autres journaux, pas d'histoire de magie, de sorcellerie ou de surnaturel.
Petit a petit, les journeaux de BD s'essouflent. En 1969, l'hebdomadaire se transforme radicalement, pour inverser la tendance, et prend le nom de Pig Gadjet. Une profonde revolution. Fini les histoires a suivre, il n'y aura plus que des histoires completes, 80 pages et, en prime, un gadjet. (les lunettes siderales - le stylo a encre invisible - le moule a oeufs carres) le prix de vente passe de 1F20 a 2 francs, non negligeable pour un budjet d'enfant. (a l'epoque les magazines n'offrent pas si souvent des cadeaux comme aujourd'hui.)
La ligne du journal est claire : proposer des bandes dessinees de qualite, de tout genres (western - aventures - SF) Les personnages ne sont pas des supers heros, ils sont progressistes, privilegient le comportement collectifs et surtout sont rationalistes. Contrairement aux autres magazines, pas de surnaturel, de magie ou de sorcellerie. On va y decouvrir des personnages comme " Corto Maltese " " Docteur Justice " " Gai Luron " " Le concombre masque " " Teddy Ted " et " Rahan " l'homme de la prehistoire, qui parcourt le monde pour rencontrer ses freres, ceux qui marchent debout, et ne s'en laissent pas compter par les sorciers. Certains trouvrent le moyen de lui reprocher d'etre ...blond...! Les createurs l'ont voulu ainsi pour le differencier de Tarzan qui est brun.
Les gadjets sont souvent educatif, les magazines avec les poids sauteurs du Mexique et les Pifises (des Artemia salina) se vendent au milion d'exemplaires.
Il cesse pourtant de paraitre en 1993 mais il renait de ses cendres en 2004. Pour combien de temps ?
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